JOUR 5. À hauteur d'enfant
On retourne au bazar de l'enfance mais cette fois-ci nous allons ranger un peu pour choisir une diapositive !
Cela fait 5 jours que nous écrivons, que nous changeons progressivement d’échelle pour établir une trajectoire partie de l’immensité, faite de points d’encres, qui deviennent des lignes pour former des mots, vers de plus petit points de détails.
Aujourd’hui nous allons abaisser notre ligne de visée et nous situer à l’échelle de notre enfance. Encore un souvenir de ce pays, mais cette fois avec plus de précision, sans tout le bazar de lundi !
Pour commencer je vais vous partager un souvenir.
Quand j’étais toute petite je ne voulais pas perdre une miette de ma mère qui cuisinait. J’ai été hypnotisée par la cuisine du plus loin qu’on m’en raconte des anecdotes et que je m’en souvienne. J’avais en toute logique une casserole remplie d’eau et une petite cuillère pour touiller pour reproduire le ballet.
Ma mère m’asseyait sur un bout de plan de travail derrière elle alors qu’elle était postée devant le fourneau. C’était un tout petit appartement dont je me souviens très bien. Le premier que j’ai connu. De dos je ne voyais pas ses mains qui s’affairaient passant du couteau à un poêle, d’une épice à la cocotte.
Pour qu’on m’ôte le rideau devant ce spectacle trépident, je cherchais alors à me redresser pour regarder par dessus son épaule…
Et de me cogner chaque fois la tête dans les placards suspendus !
Je revois la scène comme si c’était hier dit-on, et dis-je.
Les serviettes de table à carreaux bleus malencontreusement secouées trop fort, tombées dans l’arrière-cour juste à ma gauche depuis mon perchoir.

Matériel :
votre compagnon de papier et son acolyte pour écrire
ouvrez de préférence sur une page double
et si possible au moins un feutre en plus pour dessiner un peu.