Pluie Amniotique
Etreinte nocturne et dialogue intérieur. À lire en cliquant sur le titre pour plus de confort et de douceur.
4h47 la pluie sur les Vélux feutre la fin de mon sommeil
Ce n’est pas toi qui me sort de ma nuit
en ce moment mon sablier intérieur complète ses recharges le plus naturellement du monde
Fin de recharge, nuit éteinte, jour à allumer
émotion à l’équilibre
l’énergie au juste point
Je suis sous le toit de ma maison, je la sens autour de moi ma coquille de noix bienveillante
l’eau ronronne sur toi et me fait bénéficier de ses vibrations
J’en profite
Toi aussi apparemment ça semble se réveiller à l’intérieur
Je pose une main sur mon arrondi à la hauteur où ça tombe sous le sens
du coude vers le nombril
Les mains ont-elles été créées pour tomber des nues ?
mon ventre guimauve
ma plante adoucissante
J’aime toucher ta fermeté moelleuse
je suis un matelas accueil moelleux soutien ferme
J’aimerais accueillir le monde entier qu’il vienne se poser sur cette douceur ruisselante qu’il arrête de s’entretuer instantanément
Que sa tête ressente cette sensation chamallow parfum léger joues rosies par jour de pluie
Ma rondeur à toute épreuve
où que je pose mes mains elles tombent parfaitement dans une imbrication accueillie
le doux rebond
le ressort pour faire
les formes et le toucher parfaits
la densité calmante
le toucher hypodermique
Tout comme cette pluie.
Une imbrication moelleuse
encore
encore
j’ai une planète sous les deux mains
nous sommes un monde
à nous deux
Es-tu réveillé
Je sens le bout de mes doigts se relever, se repousser doucement et répondre à notre langage de morse
Trois petites impulsions
la pulpe de mes doigts se raffermit
à ton contact je deviens liquide
De l’eau dans l’eau, dans le bain quand tu te réveilles tu déclenches une onde de choc
un ricochet, une ondulation amniotique
la dissonance du ventre
danse encore
Es-tu réveillée
Nous sommes la nuit
mon dialogue intérieur à chaque fois que j’y pense ou que j’en ai envie
même sans les mains
ma pensée suffit
Tu marques mes empreintes de mon intérieur
4h47, il y a deux mois c'était 4h38
mon horloge interne qui regardait l’heure toujours à la même heure
dans un éveil candide, léger sourire prêt à accueillir la suite
Le temps s’allonge et se raccourcit
le temps passe mais la pluie reprend son enrobage chuintant
elle continue de diffuser ce doux bruit rassurant sur moi qui suis à l’abri
moi qui suis un abri.
Combien de temps restes-tu ?
Dis-moi que ces moments ne disparaitront pas de ma mémoire
que la pluie sera toujours là quelques nuits pour me sortir à peine du sommeil et reprendre notre dialogue ondulatoire.
6h01 l'église à sonné
et toujours la douceur veloutée
Giboulées de mars en avril comme toujours.
Je suis la Montagne.